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Marie Gustave, encyclopédie vivante de la biodiversité guadeloupéenne

Portraits | 0 commentaires

Posté par Communication

28 août 2021

Dans la nature, Marie Gustave est comme un poisson dans l’eau. La présidente de l’Association pour la promotion des plantes médicinales et aromatiques de la Guadeloupe (Aplamedarom) aime tant montrer et expliquer l’exceptionnelle biodiversité de l’archipel ! Son investissement sur le terrain depuis des années, ses actions multiformes pour favoriser le partage des connaissances, sa passion pour ce patrimoine naturel méritaient d’être mis en lumière. Hommage.

Pour Marie Gustave, tout a commencé à l’école. « En classe de quatrième, je n’ai pas fait espagnol comme c’était de rigueur, mais une voie scientifique – sciences naturelles et physique-chimie. Mon entrée en seconde a correspondu avec la sortie d’une note ministérielle disant que, pour les élèves qui, comme moi, n’avaient pas appris une seconde langue depuis la quatrième, il fallait leur offrir la possibilité d’étudier les sciences de la vie et de la terre (SVT), au lieu d’essayer de leur faire rattraper leurs deux années de retard. C’est ainsi que j’ai fait de la botanique, de la zoologie, dès la classe de seconde. »

Après avoir obtenu un baccalauréat en sciences expérimentales, Marie Gustave a quitté la Guadeloupe pour poursuivre ses études à Bordeaux, afin de devenir professeur de SVT. « J’ai d’abord fait une propédeutique en sciences, puis la première et la deuxième année. J’ai passé des certificats en géologie, biologie, botanique, zoologie, physiologie, et le concours pour rejoindre l’Éducation nationale. » Ensuite, la Guadeloupéenne a enseigné dans l’hexagone, avant d’être mutée dans son île natale en 1975. Elle a été professeur dans des établissements au Moule et à Morne-à-l’Eau et pris sa retraite après 40 années de carrière.

Un engagement associatif fort

Marie Gustave n’a pas tardé à trouver de quoi occuper son temps libre. « Des amis pharmaciens m’ont informée qu’à l’Université des Antilles, venait d’être ouvert un Diplôme Universitaire (DU) de troisième cycle en phytothérapie et plantes médicinales de la Caraïbe. J’ai soumis mon CV et j’ai été acceptée. Ainsi, durant deux ans, j’ai préparé ce DU avec des médecins, des pharmaciens, des biologistes, et je l’ai obtenu. »

C’est dans ce cadre que Marie Gustave a fait la connaissance du Dr Henry Joseph qui lui propose ensuite de prendre les rênes de l’Aplamedarom, une association à l’œuvre pour « connaître et faire connaître, promouvoir et valoriser les plantes aromatiques et médicinales de la Guadeloupe » et ce, depuis plus de 20 ans. Elle accepte et devient présidente en 2008.

Passionnée, dynamique, la Guadeloupéenne s’est énormément investie année après année pour concrétiser nombre d’actions de l’association, d’où de belles satisfactions. « Nous avons multiplié les visites sur le terrain, encadré de nombreux projets d’actions éducatives dans les écoles, mais également les associations. Par ailleurs, nous avons organisé ou pris part à de nombreux colloques, événements, à la Martinique, la Guyane, la Réunion, en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti, etc. Nous avons toujours fait des interventions pour parler des propriétés des plantes médicinales. »

« En tant que présidente de l’Aplamedarom, c’est avec plaisir que j’ai présenté plusieurs fois des plantes médicinales de la Guadeloupe qui ont fini par entrer dans la pharmacopée française, après un long combat », assure Marie Gustave. En effet, à ce jour 17 plantes de l’archipel figurent dans la liste officielle, parmi lesquelles le bois d’Inde, le pois de bois, le thé pays, l’herbe à fer, le cochlaria, le catalpa (voir encadré) ou encore la verveine queue de rat. 

Un savoir impressionnant

Si elle ne devait citer qu’une plante guadeloupéenne l’ayant marquée, quelle serait-elle ? À cette question, impossible pour Marie Gustave d’en indiquer une seule. « Il y en a beaucoup, d’autant plus que j’ai été élevée à la campagne. » Alors, elle cite le manguier qui « est un alicament », avant de mentionner l’arbre à pain. « Mes parents étant agriculteurs, quand je montais à la campagne, je mangeais le fruit à pain à toutes les sauces. Pour l’avenir des pays tropicaux, tout le monde devrait connaître cet arbre. » Puis, elle indique encore d’autres plantes, avant de s’exclamer : « Il y a 3800 espèces, 1800 genres, 625 plantes médicinales ! Choisir une seule plante, c’est très difficile pour moi ! »

Marie Gustave, un puits de connaissances ! Bravo, madame.

Mylène Colmar

 

Marie Gustave : « J’ai fait de la botanique de terrain. Je peux regarder l’environnement et déterminer les plantes devant moi. »

Focus sur le catalpa

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Le catalpa, qui fait partie de ces plantes guadeloupéennes entrées dans la pharmacopée française en 2013, Marie Gustave le connaît très bien. Elle regrette qu’il soit souvent confondu avec le mancenillier, cet arbre réputé pour sa toxicité. La présidente de l’Aplamedarom a donc tenu à livrer quelques éléments pour ne plus se tromper entre les deux :

  • les feuilles du catalpa sont en forme de cœur et quand on les casse, il n’en sort pas de lait ;
  • la fleur jaune devient violine avec le temps ;
  • le fruit ne tombe pas par terre, contrairement à celui du mancenillier ;
  • une fois coupé, le fruit vert laisse apparaître un latex jaunâtre qui est un antidote contre les brûlures du mancenillier.

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