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Boris Damase : « Conviction, constance et persévérance = résultats »

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Posté par Communication

14 juin 2023

La patience est plus que jamais de mise dès lors qu’il s’agit de poulet certifié biologique. Et ce n’est pas Boris Damase qui dira le contraire. Dans son exploitation située à Sainte-Rose, l’élevage de ses poulets fermiers jaunes dure entre 81 et 120 jours, soit au minimum deux fois plus que pour un poulet industriel. Visite guidée avec ce Guadeloupéen qui a réussi à concrétiser son projet à force de détermination.  

Boris Damase : J’ai voulu mettre en place une exploitation diversifiée, sans pollution visuelle, séparée en deux grandes parties de production : l’une végétale, l’autre animale. Il existe un lien direct entre les deux. En effet, lors des vides sanitaires, les externalités d’élevage vont amender le sol au niveau des arbres fruitiers et, en retour, les fruits servent à nourrir les animaux. Cela permet d’avoir des produits de très haute qualité.

J’ai débuté ce chantier en 2017 et j’ai vendu mon premier poulet en 2021. Cette exploitation a nécessité beaucoup de sacrifices, de temps, et d’investissements. J’ai élaboré le projet pour qu’il s’adapte au terrain. Il n’y avait rien au départ.

Vous avez fait le choix d’une agriculture biologique. Pour quelles raisons ?

B.D. : J’ai voulu répondre à deux éléments importants : garantir une alimentation saine, de qualité et faire en sorte qu’il n’y ait plus d’importation de poulets frais biologiques sur le territoire de la Guadeloupe. Aujourd’hui, c’est chose faite.

Pourquoi avoir choisi de produire du poulet fermier jaune ? 

B.D. : C’est un poulet très apprécié des consommateurs. La richesse de notre biodiversité permet en plus d’apporter tous les carotènes (ndlr : pigments) nécessaires au jaune de la peau. C’est un des meilleurs poulets en termes de goût et de qualité.

Par ailleurs, il est issu d’une souche rustique : le cou nu coloré (sans plume au cou) appelé « kokiniol » en Guadeloupe. Il a une croissance lente entre 81 et 120 jours (contre 45 pour le poulet industriel) et est résistant à la chaleur.

Quel est l’intérêt d’une telle durée d’élevage ?

B.D. : Le poulet gagne en qualité, les saveurs se développent tout comme la texture de la viande à la cuisson. Le poulet a le temps de diversifier son alimentation, de développer une musculature, de fixer dans sa viande tous les nutriments utiles au corps humain.

En termes économiques, un poulet cesse d’être rentable à partir de 45 jours. C’est pourquoi il s’agit de la limite fixée pour les élevages industriels.

C’est une conviction pour moi de proposer aux consommateurs un produit sain, qualitatif et authentique.

Propos recueillis par Mylène Colmar

Préparer l’avenir

Son entreprise désormais stabilisée, Boris Damase a pu récemment recruter deux apprentis : « C’est important de transmettre pour que des jeunes continuent à développer cette filière ». L’entrepreneur est également président de l’Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles (EPLEFPA) qui regroupe le lycée agricole, les CFA, les CFFPA et l’exploitation agricole, et occupe la fonction d’administrateur des Jeunes Agriculteurs de Guadeloupe. « L’idée est de travailler à ce que le territoire se développe en termes d’agriculture et que la jeunesse agricole puisse s’épanouir. »

Un parcours atypique

 « J’ai d’abord passé un baccalauréat de comptabilité finances, mais je me suis rendu compte que je ne voulais pas travailler dans un bureau. Je préférais être à l’extérieur, raconte Boris Damase. J’ai donc rejoint le lycée agricole pour effectuer un baccalauréat en Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant. J’ai fait ensuite un BTS aménagement paysager. J’ai alors compris que j’avais une sensibilité à la création de jardin, mais pas à l’entretien. Ce métier n’était pas fait pour moi. J’ai continué à chercher ma voie, en exerçant différentes professions pour me découvrir. À 25 ans, alors que j’étais dans l’Hexagone, j’ai décidé de revenir en Guadeloupe afin d’utiliser les compétences en poulet que j’avais acquises depuis mon adolescence. C’était en 2015. Pour affiner mes connaissances, j’ai effectué un Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole. Puis en 2017, j’ai enfin commencé à développer mon projet sur le terrain. »

Instagram et Facebook : @damase.exploitation

 

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