Des dombrés aux crevettes de sa mère au festival, mets de la Jamaïque, en passant par le jus de canne dont il raffole… Steve « Fola » Gadet, maître de conférences à l’Université des Antilles en Martinique, écrivain et artiste renommé, est très attaché aux saveurs locales, caribéennes. Ses réponses au jeu de l’unique le reflètent parfaitement.
L’unique mets pour un repas de famille ?
Dombrés et crevettes. C’est un des plats de ma mère auxquels je suis très attaché, parce que je ne vis plus en Guadeloupe. Quand j’arrive dans l’île, je lui demande toujours de me préparer ce mets. Je l’apprécie d’autant plus que je n’en mange pas souvent chez moi, ma femme ne mangeant pas de fruits de mer.
L’unique plat pour un dîner romantique ?
Une salade composée, avec des légumes, des fruits, des noix, du fromage, accompagnée de vin. Je peux la réaliser gaiement, en étant très créatif. Cependant, si on me la présente toute faite, c’est pas mal aussi.
L’unique mets pour une soirée solo d’écriture ?
Cela ne sera pas un plat, mais du grignotage : des bonnes noix de cajou, des chips, des fruits – des raisins ou des mandarines bien juteuses, et du jus de canne. Cela me donne de l’entrain, du peps. Et une fois que j’ai fini, un petit verre de vieux, de rhum JM de Martinique.
L’unique choix culinaire pour un repas avec une personnalité que vous appréciez ?
De la cuisine indienne : des naans (ndlr : pains indiens) au fromage, un bon plat d’agneau au curry avec du riz au citron. Nous aurons ainsi de délicieuses saveurs sur nos papilles. Cela me ferait vraiment plaisir de partager ce repas avec Lilian Thuram. Un rêve !
L’unique plat à vie ?
Réponse simple : des lasagnes et de la salade, avec une bonne petite vinaigrette. Pas n’importe quelles lasagnes ! Celles de ma femme, parce qu’elles sont excellentes. Leur bon goût est notamment lié à sa manière de faire revenir sa viande hachée, avec de l’ail et du citron. De plus, ce n’est pas grosso modo, cela ne dégouline pas de partout. C’est fin et vraiment savoureux.
L’unique aliment ?
Wow ! Question difficile. Je dirais les bananes jaunes, parce qu’elles peuvent être cuisinées de plusieurs façons. J’apprécie également leur petit goût sucré.
L’unique dessert ?
La glace au coco de Glace An Nou. Quand je viens en Guadeloupe, je fais un attentat sur cette glace. (rires) Je me demande toujours comment ils font pour concentrer autant de saveurs !
L’unique plat local ?
J’aime beaucoup ignames ou ti nains et morue. Ignames, patates douces, avec un blaff de morue, accompagné d’un morceau d’avocat et d’un filet d’huile… C’est bon ! Mes filles en mangent et apprécient également.
L’unique mets international ?
Un plat jamaïcain : les festivals avec du poisson grillé ou du jerk chicken (ndlr : poulet épicé), de l’akée (ndlr : fruit utilisé dans la cuisine de la Jamaïque) et de la morue. Je n’ai pas besoin d’aller très loin.
L’unique boisson ?
Je raffole du jus de canne, mais je choisirais plutôt le jus de corossol. J’en fais rarement, mais j’en trouve de bons en Martinique. Il y a notamment un producteur de jus locaux qui en vend de temps et temps et il est bien concentré, délicieux.
Propos recueillis par Mylène Colmar
« Je cuisine un peu. Je ne vais quand même pas laisser mes enfants mourir de faim ! (rires) Plus sérieusement, j’aime cuisiner pour ma famille, pour les gens que j’aime. »
« Ce que l’on met dans la bouche de nos enfants, c’est un geste politique. En ce sens, j’habitue mes enfants aux saveurs, aux fruits du pays. »
Petite Madeleine de Proust : la crème de maïs
« Quand j’étais enfant, ma mère préparait de la crème de maïs, le soir. Lorsque je suis parti faire mes études, j’en faisais et cela me ramenait alors à la chaleur de la Guadeloupe. Et maintenant que j’ai mon propre foyer, j’en fais toujours, de temps en temps, pour mes enfants. Je suis très content de les voir en manger. La particularité de ma crème est que je la cuisine avec du lait de coco, comme le faisait ma tante jamaïcaine. »
La poésie, une corde de plus à son arc
Ecrivain caribéen prolifique, Steve « Fola » Gadet a écrit un recueil de poésies, intitulé Cahier d’un retour à moi-même, aux éditions Neg Mawon. « C’est un nouveau territoire que j’explore et que j’ai voulu partager avec les gens », affirme-t-il.
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