La Guadeloupe, archipel aux richesses culinaires innombrables, reste une terre où il est aisé de bien manger, de découvrir des saveurs différentes, tout en admirant un beau paysage, avant de visiter l’atelier d’un artisan ou encore après avoir passé des heures à la plage ou à la rivière. Ces multiples facettes, le Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG) entend les mettre davantage en lumière, sous l’impulsion de sa présidente, Sonia Taillepierre, un fin gourmet qui connaît bien les talents, savoir-faire et atouts de la gastronomie locale.
Sonia Taillepierre : Pour promouvoir la Guadeloupe, le CTIG a toujours mis l’accent sur la beauté de l’environnement, la diversité culturelle ou encore le patrimoine mémoriel. Nous avons valorisé notre gastronomie dans le cadre de nos participations à des salons, en présentant nos produits. De plus, nous avons été partenaires de l’opération de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Îles de Guadeloupe concernant l’accompagnement des professionnels désireux d’obtenir le titre de maître restaurateur.
Cependant, notre gastronomie est si belle, si riche, qu’elle mérite d’être un axe fort d’action et de communication. J’ai récemment échangé avec le chef Jimmy Bibrac et son épouse Sandra concernant d’éventuels projets que le CTIG pourrait mener. Nous allons rencontrer d’autres acteurs afin de bien cerner les meilleures initiatives à mettre en œuvre, car le potentiel est là !
A propos du chef Bibrac, qu’avez-vous pensé des mets qu’il a proposés – « Migan 2.0 » et « Amour tourmenté » – et qui lui ont permis de remporter le Grand Concours des Régions en décembre 2020 ?
S.T. : J’étais très contente de sa victoire car c’est un Guadeloupéen, mais aussi parce qu’il a permis à nos îles de rayonner à l’international avec le fruit à pain. Cela a constitué un beau coup de projecteur sur la destination.
Vous avez eu l’occasion de goûter quelques-uns des mets du chef Bibrac. Quels sont ceux qui ont retenu votre attention ?
S.T. : J’ai savouré une bonne pièce de bœuf, accompagnée d’une sauce cacao. C’était exquis ! J’ai aussi particulièrement apprécié une de ses mises en bouche : des concombres travaillés d’une manière extraordinaire. Jimmy Bibrac a vraiment l’art de sublimer nos produits locaux.
Allez-vous régulièrement au restaurant ? Avez-vous vos bonnes adresses ?
S.T. : Je vais au restaurant surtout le week-end. J’aime beaucoup dîner à L’Auberge d’Autrefois au Gosier, car leurs mets sont goûteux, très bons. Depuis toute jeune, je vais avec plaisir à La Belle Chaudière au Lamentin. Le chef nous accueille toujours bien et les saveurs continuent d’être au rendez-vous. A Saint-François, j’apprécie La Rhumerie du Pirate et j’ai récemment découvert Cap sur l’océan, un nouveau restaurant à la très jolie décoration.
Quels sont les plats traditionnels guadeloupéens que vous aimez cuisiner ?
S.T. : Un bon fricassé de lambis avec du riz et haricots rouges ! J’adore les pòyòs, accompagnés d’une salade de concombres, de la morue en chiquetaille et un morceau d’avocat. Depuis quelques années, je mange moins de riz et plus de produits du terroir. Je cuisine beaucoup de bananes jaunes, de madères et d’autres légumes du pays.
Avez-vous une recette fétiche, un plat que vos proches vous réclament ?
S.T. : Mes enfants apprécient beaucoup lorsque je leur cuisine du lambi. Ils raffolent aussi de mes dombrés et poulet fumé. Je fais roussir la viande avec de la tomate, des poivrons, du piment végétarien. J’ajoute de l’eau, puis mes dombrés. C’est délicieux !
Le culinaire est toujours lié à des souvenirs, des émotions. Si vous deviez citer un plat guadeloupéen de votre enfance, quel serait-il ?
S.T. : J’en ai un vraiment marquant. Lorsque j’étais petite, plusieurs de mes cousins venaient de l’Hexagone passer leurs vacances en Guadeloupe. Ma mère nous emmenait à la plage. Lorsque nous revenions à la maison, nous avions toujours faim. Ma mère préparait un plat qu’elle avait appris de ma grand-mère : des dombrés tout plats qui ressemblaient à des galettes qu’elle faisait cuire et qu’elle nous servait ensuite avec du court bouillon de poisson à côté. Nous avons fini par nous y habituer. Et il ne restait rien dans nos assiettes !
Revenons au présent. Pour allier plaisirs culinaires et découvertes de beaux sites, quel serait votre duo gagnant ?
S.T. : Je m’assoirais sur une grosse pierre à la rivière, par exemple celle de Duquerry à Petit-Bourg, et je mangerais un bon calalou de crabes. C’est dommage que nous n’en fassions qu’à Pâques, parce que nous avons tout ce qu’il faut pour en préparer toute l’année.
Autre parfaite alliance : musique et saveurs. Quel est votre morceau idéal pour savourer un bon met traditionnel ?
S.T. : Quand je mange, il ne faut pas qu’il y ait trop de bruit. J’écouterais donc une musique douce, par exemple le morceau « Même si » du groupe guadeloupéen Dissonance.
Sonia Taillepierre : « La Covid-19 a eu certes un impact très négatif, mais elle nous a permis aussi de découvrir des talents et sites en Guadeloupe. Allons dans les restaurants déguster ce que font nos compatriotes, notre belle gastronomie, et contribuons ainsi à stimuler l’économie ! »
Sonia Taillepierre entourée du personnel du CTIG, lors d’un déjeuner organisé dans le restaurant Passion situé à Baie-Mahault, en février 2021.
- Site : lesilesdeguadeloupe.com
- Instagram et Twitter : @ilesguadeloupe
- Facebook : @lesilesdeguadeloupe