Par Bruno Lee
Photo : Philippe Tirolien
Le secteur de la livraison de repas connaît un essor considérable depuis 2014. En 2019, selon le Digital Food Lab, ce sont 66%* des investissements qui ont été consacrés au « Delivery ». Malgré un coup d’arrêt durant le confinement, la croissance est au rendez-vous grâce à une conjoncture favorable.
La crise sanitaire a agi comme un véritable catalyseur de la digitalisation de la restauration. Face à la baisse de la fréquentation, les restaurants se sont résolument tournés vers la livraison en ligne et la vente à emporter. La restauration hors site est devenue un modèle économique important pour les professionnels. Cette mutation profonde est renforcée par une nouvelle demande venant de clients plus âgés.
Dans un monde de distance et de barrière, cette nouvelle alternative pourrait bien se pérenniser, tant et si bien que certains restaurateurs, à l’instar d’Uber Eats, se sont positionnés sur ce créneau en se dotant de restaurants virtuels totalement dédiés à la livraison.
Des professionnels n’ont pas hésité à se réapproprier de façon intelligente le drive ou à réinventer la vente à emporter en utilisant les réseaux sociaux tels que Whatsapp ou Instagram. D’autres s’interrogent sur la pertinence d’une réouverture de leurs établissements tant le « Delivery » est efficace.
Quel sera l’avenir de la restauration post Covid ?
La pandémie a eu pour effet d’amplifier des tendances déjà existantes. Il n’y aura pas de changement de paradigme, mais plutôt une coexistence des différents modes de consommation. Les restaurants de demain s’inscriront assurément dans une démarche omnicanale. L’enjeu essentiel sera la gestion et la priorisation des flux entre la salle, les plateformes et la vente à emporter. C’est là que l’utilisation de caisses intelligentes couplée à des outils d’analyse de données se révélera être un véritable avantage concurrentiel.
À la faveur de la crise, la cuisine étoilée ou bistronomique se déguste désormais aussi en barquette. Le marché du Delivery poursuivra quant à lui sa recomposition jusqu’à ce qu’un acteur atteigne une position dominante. De son côté, Please, seule startup française du secteur encore en activité et en croissance, se concentre sur les territoires comme le nôtre, oubliés par les géants. Ce positionnement lui permet de prendre le marché à contrepied et de constituer une véritable alternative pour les restaurants et les producteurs locaux.
*En 2019, le total des investissements dans la Foodtech représente 2,4 milliards.
Bruno Lee est un passionné de nouvelles technologies et un foodlover guadeloupéen.
Facebook, Instagram : @leeman971
