Il pointe du doigt une plante, fait goûter une feuille, raconte son histoire, ses propriétés, et passe à une autre, sans se lasser… Dans son jardin créole aux 350 espèces de plantes à Petit-Bourg, Hugues Occibrun est comme un poisson dans l’eau et parle avec plaisir de ses « zèb ». Focus sur le parcours de cet amoureux de la nature, mais aussi la philosophie et les ambitions derrière son entreprise 100% Zèb.

Hugues Occibrun a d’abord voulu travailler dans l’agriculture. Pour ce faire, il a obtenu un BTS agricole, une licence en biologie et une autre en développement durable. Après ses études, il avait la volonté d’« aider les agriculteurs à passer à des cultures plus respectueuses de l’environnement ». Cependant, le poste qu’il a occupé n’a pas répondu à ses attentes et l’a même amené à changer de voie.

« Comme j’étais intéressé par l’éducation, j’ai effectué un master en sciences de l’éducation à Bordeaux. J’ai travaillé plusieurs années dans ce domaine. J’ai rencontré Astrid Grelet, puis j’ai eu envie de rentrer en Guadeloupe. Une fois revenu, je me suis rendu compte qu’il y avait énormément de fruits et légumes importés, que nombre d’arbres fruitiers près de chez moi avaient été coupés. Je me suis dit : ‘si moi, à la trentaine, je ne plante pas, qui va le faire ?’ J’ai décidé de planter en me basant sur ce que j’avais appris et ma philosophie. »

« Il me fallait apprendre »

Hugues Occibrun s’aperçoit vite qu’il manque de connaissances.  « J’avais appris l’agriculture conventionnelle consciente, et non pas la flore, la nature. Astrid et moi avons donc décidé de faire un road trip dans la Caraïbe, afin de rencontrer des paysans avec une vraie science. » Le Guadeloupéen a ensuite mis en œuvre ses connaissances pour créer un jardin où les plantes pullulent et où il est aisé de se sentir bien.

Puis, il lui est apparu naturel de créer 100% Zèb, fruit de son amour de la nature et des talents de communicante d’Astrid Grelet. L’entreprise comprend deux volets : la transmission via les formations, masterclasses, stages intensifs pour apprendre à planter, à valoriser et transformer les matières premières ; la fabrication de produits locaux à base de plantes du jardin, comme des crèmes, lotions, déodorants naturels. « Nous avons voulu structurer le savoir autour des plantes afin que les gens, s’ils ont un peu de terrain, puissent en cultiver et ne serait-ce que faire une tisane, sans avoir à acheter quoi que ce soit. C’est cela la philosophie de 100% Zèb. »

Mylène Colmar

Facebook : @centpourcentzeb / Instagram : @hugues_occibrun

 Photo Philippe Tirolien