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Chef Evelyne Maurin, avocate exceptionnelle du patrimoine culinaire de la Guadeloupe

Portraits | 0 commentaires

Posté par Communication

27 août 2021

Son phénoménal savoir sur la cuisine guadeloupéenne, tel est ce qui frappe d’abord chez le chef Evelyne Maurin qui, au fil des ans, s’est forgé une belle réputation grâce à l’authenticité des saveurs de ses mets magnifiés par une belle présentation.

Ouvert depuis 1986, son restaurant situé à Pointe-à-Pitre constitue un incontournable pour les gourmets amateurs de plats traditionnels savoureux. Un beau succès pour cette acharnée du travail qui a développé pas à pas son entreprise. Hommage. 

Ce titre de chef, Evelyne Maurin le mérite vraiment, elle qui cuisine depuis l’âge de neuf ans. « J’ai été élevée avec Mervilia, ma Mabonne de baptême, qui partait le matin très tôt travailler dans un magasin et revenait le midi pendant seulement une heure pour le déjeuner. Elle me demandait souvent de mettre le riz dans l’eau des lentilles ou des pois rouges qu’elle avait préparés auparavant, une fois que je serais revenue de l’école à 11h. J’ai commencé ainsi. Ensuite, je me suis vite aperçue qu’elle faisait mal les dombrés, qu’elle ne savait pas faire à manger. Finalement, quand on avait une réception, c’est moi qui cuisinais, car j’aimais que les gens goûtent et apprécient. » 

Une fois lancée, Evelyne Maurin a soif d’apprendre. Des autres, mais aussi et surtout toute seule, en reproduisant des plats. Naturellement, au moment de poursuivre ses études au lycée, elle veut effectuer un BEP cuisine ou couture (activité qu’elle appréciait aussi) au lycée de Baimbridge. Cependant, l’administration décide qu’elle fera plutôt un BEP sténo-dactylographe au Lamentin. Une décision qu’elle n’a toujours pas comprise à ce jour…

Toutefois, sa passion pour la cuisine, le chef Evelyne ne l’a pour autant perdue ni durant ses années d’études, ni en exerçant par la suite des activités professionnelles très différentes : vendeuse de chaussures, puis employée dans un fast-food, vendeuse de gâteaux et de pains, et ensuite standardiste au Centre hospitalier universitaire. « Il y avait une association dans mon quartier dans le cadre de laquelle je cuisinais régulièrement. De plus, quand il y avait un mariage ou un baptême, j’étais toujours là pour aider à préparer les mets. » 

Entrepreneure par choix

Alors qu’elle traverse une période sans activité professionnelle, une opportunité se présente. « Le père de mon fils avait trouvé cette petite baraque en tôles, qui était une buvette où les gens jouaient aux dominos. J’ai alors eu l’idée d’ouvrir un restaurant à la place. » Qu’est-ce qui l’a motivée à le faire ? Réponse : « Toute jeune, je regardais une série télévisée très populaire, Santa Barbara. Il y avait un restaurant avec une piste de danse à côté. Quand les personnes voulaient aller danser, les plats étaient mis sous cloche. Je me disais : ‘si j’avais de l’argent, je créerais ça !’ ».

À la place de ce grand projet, elle en a concrétisé un autre, de taille plus modeste, en 1986 : Resto Evelyne. « C’était dur au début, mais quand on veut quelque chose, on se sacrifie », assure la restauratrice qui, les premières années, travaillait midi et soir. Et d’ajouter : « Il y avait une bonne ambiance. Je ne ressentais même pas la fatigue ».

Année après année, son établissement a acquis une belle réputation, si bien qu’il affiche régulièrement complet. Et attention, si vous vous présentez sans réservation et protestez en tenant des propos déplacés, le chef Evelyne Maurin saura vous remettre à votre place. Courtoisie et politesse exigées !

Une authenticité du goût, toujours

Pourquoi les clients se pressent-ils tous au Resto Evelyne ? Parce qu’ils y savourent des mets traditionnels aux saveurs préservées. « J’essaie de proposer une cuisine authentique, locale, sans ajout d’épices venues d’ailleurs. Par exemple, depuis longtemps, j’ai remplacé le poivre par du bois d’Inde en poudre. »

Son savoir culinaire, le chef Evelyne Maurin l’a acquis à force de travail et de patience. « Mon plaisir est de rechercher le goût, de manière à ce que le client apprécie. S’il aime, alors c’est bon. » Quant à ses connaissances techniques, elle a voulu les accroître à l’âge de 35 ans : « Je suis allée dans l’Hexagone pour effectuer un CAP cuisine en contrôle continu. Cependant, comme j’avais déjà ouvert mon restaurant, je n’ai pas pu rester très longtemps ».

Ce qu’elle n’a pas pu apprendre grâce à des formations, le chef Evelyne Maurin l’a acquis via sa longue expérience, avec pour constante préoccupation de faire honneur à la cuisine guadeloupéenne en proposant un « manger créole gourmand », alliant simplicité, sauvegarde des traditions et excellence.

Bravo chef !

Mylène Colmar 

« Quel est notre goût ? Quand j’ai commencé à cuisiner, il n’y avait pas de piment végétal. C’était cive, persil, thym (bouquet garni) et un piment vert. ».

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  • Christophines farcies aux légumes (giraumon, courgette, poivron, tomates)

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  • Blaff de burgots

Facebook : Resto Evelyne

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