Par Hélène Migerel
La nourriture a une dimension rituelle qui s’ancre à la fois dans le sacré et le profane. Elle rassemble dans une dégustation commune, à période fixe, des personnes participant à l’offrande et au partage.
Le crabe dans ses multiples recettes en est l’exemple type. La foire de Morne-à-l’Eau, particulièrement réputée et prisée par les touristes, attire les foules pour les fêtes de Pâques, alors que le calalou évoque la Pentecôte. Noël et son repas traditionnel, ne déroge pas à la coutume du cochon/pois d’angole/igname qui met en compétition salé, acide et le sucré du schrub, punch au coco et anis vert. Les fêtes chrétiennes sont marquées par les mets autant que les sacrements, baptême, mariage où le chodo/gâteau fouetté flatte le goût inné. La mémoire parfois en a gommé le sens et les liens.
L’ultime met rituel, en cette nuit de veillée, agrège familles et amis autour de la consommation de la soupe du mort.
Hélène Migerel est une psychanalyste, Docteur en Sciences Humaines, auteur et réalisatrice guadeloupéenne.
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