Chez George Tarer, des ouvrages et des magazines de cuisine en nombre incalculable. La raison ? « J’ai toujours beaucoup aimé cuisiner », assure cette grande dame guadeloupéenne qui a accepté de livrer quelques-uns de ses souvenirs et goûts culinaires.

« Ma mère était une fine cuisinière »

« Mes parents étaient des notables à Morne-à-l’Eau. Ma mère était femme au foyer, mais elle avait une servante. Néanmoins, je l’ai toujours vu dans la cuisine, elle aimait cela et elle était excellente. Elle faisait notamment beaucoup de pâtisseries : des gâteaux créoles, au coco, à la crème… »

Souvenirs d’enfance

« Ma mère disait toujours qu’une femme qui ne sait pas faire la cuisine, même si elle née riche, on peut lui faire manger n’importe quoi ! Elle avait décidé de faire de moi une cuisinière. Un jour, alors que j’avais 12 ans, j’ai refusé d’écailler du poisson. Elle m’a donné une volée dont je me souviens encore et elle m’a forcé à le faire. J’ai été élevée pour faire face à la vie et j’y ai fait face ! » 

Une vraie passion

« J’ai toujours eu une femme de ménage à mon service, parce que je travaillais à l’hôpital et j’avais sept enfants à la maison. Cependant, je cuisinais, car j’adorais ça. Pendant des années, j’ai acheté toutes sortes de livres, j’ai mis de côté beaucoup de recettes. Aucune personne ne peut me dire qu’il faut mettre ci ou ça pour préparer un plat, car je sais tout faire. »

« Je mange de tout, mais j’aime la cuisine créole »

« J’apprécie le colombo et le calalou, deux plats-maîtres de la Guadeloupe. J’étais d’ailleurs très forte en calalou ! J’aime aussi le matété de crabes, les crabes accompagnés de fruit-à-pain. Chou, igname et viande salée, c’est très bon, mais les gens ne font plus trop ce plat. Le riz et hareng saur ou encore le riz et pois de bois, cela se mange bien également.

En dessert, je suis plutôt confiture. Ma préférée est la confiture d’abricot péyi. Celle de coco est pas mal aussi. Par contre, j’aime moins la confiture de goyage, parce qu’elle contient trop de graines.

Deux bémols

« Le défaut de la cuisine créoleest qu’il faut du temps parce que beaucoup de mets nécessitent de longues préparations : éplucher, nettoyer, etc. »

« Nous avons une cuisine excellente dans la Caraïbe, mais les non avertis font toutes espèces de mélanges qui n’existaient pas à l’origine. » 

Pastille – Curiosité culinaire

« Quand j’allais au restaurant avec des amis en France, je commandais toujours des plats que je n’avais jamais goûté auparavant, par curiosité. J’ai eu quelques déceptions, mais généralement ce n’était pas mauvais. »

Mère de sept enfants, George Tarer a exercé le métier de sage-femme, surveillante générale du service maternité de CHU. Elle fut également maire-adjoint de Pointe-à-Pitre. Elle a longtemps milité pour les droits des femmes, de l’enfant. Son militantisme l’a amené à énormément voyager et à rencontrer nombre de personnalités. Elle s’est aussi beaucoup occupé des jeunes, elle a lutté contre la délinquance… Une vie extraordinaire, qui explique qu’elle soit l’une des grandes figures de la Guadeloupe. En janvier 2019, elle a d’ailleurs été élevée au rang de Commandeur de la Légion d’honneur, l’une des plus hautes décorations honorifiques françaises.