Que la Guadeloupe redevienne cette terre de café extraordinaire qu’elle fut à une époque, telle est l’ambition du Syndicat Agricole des Planteurs de Café, de Cacao et de Vanille (SAPCAV). Il a donc élaboré et met en œuvre un plan de relance d’envergure, qui porte déjà ses premiers fruits. Focus avec l’une de ses têtes pensantes, Philippe Chaulet, le co-gérant de Café Chaulet.
Reconnu comme l’un des meilleurs au monde, le café de Guadeloupe est un produit exceptionnel, à fort potentiel en matière de développement et d’enrichissement économique pour l’archipel. En effet, certaines variétés s’achetant à des prix très élevés, le SAPCAV est convaincu que l’excellence du café guadeloupéen permettra de conquérir des marchés de niche dans le monde.
Cependant, pour ce faire, augmenter la production locale qui ne s’élève qu’à une trentaine de tonnes par an est indispensable, d’où la volonté du syndicat de replanter des caféiers, relancer les cultures, remettre en état les habitations abandonnées concernées. « Notre objectif est de produire 50 tonnes par an à court terme, 200 tonnes voire plus à dans le futur », indique Philippe Chaulet.
Afin d’atteindre ses objectifs, le SAPCAV a un plan de relance, qui a été validé aux Assises de l’Outre-Mer en juillet et fait donc partie des projets de développement de la Guadeloupe retenus par l’Etat. Autre succès pour le syndicat : « nous avons répondu à un appel à projet de l’Etat pour structurer les filières du café et du cacao et nous devons donc recevoir une subvention afin de pouvoir mettre en place des serres pour ces deux produits ».
De plus, le SAPCAV compte sur l’implication des habitants disposant d’hectares à cultiver. « Planter du café, le récolter, le laver et le mettre à sécher ne nécessitent que quelques jours de travail par an. Or, en vendant 100 kilos de grains même à 15 euros le kilo par exemple, cela rapportera 1500 euros, soit un revenu complémentaire très intéressant », selon Philippe Chaulet.
Autre aspect d’importance à développer : la formation afin d’avoir une main d’œuvre qualifiée. Dans ce cadre, un CAP d’ouvrier agricole spéciale café a été mis en place à l’Ecole régionale de la deuxième chance depuis septembre 2018.
Enfin, pour vendre Café de Guadeloupe à l’international, le SAPCA mise sur une image luxueuse, grâce notamment à un logo mettant en avant la provenance française, mais aussi des emballages modernes, bien pensés. « Nous utiliserons, entre autres, de beaux tonneaux numérotés de 5 kilos, que les acheteurs voudront conserver et exposer même lorsqu’ils seront vides », précise Philippe Chaulet.
A noter que le président Emmanuel Macron s’est engagé à ce que Café de Guadeloupe soit vendu dans la boutique de l’Elysée. Un beau de coup de pouce pour conquérir le monde !
Café Chaulet – Musée du Café
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