Quand nous avions confié à Boris, fondateur du Pan’yé du Maraîcher, que nous souhaiterions rencontrer un agriculteur, nous ne pensions pas en découvrir tant en une demi-journée. Baskets aux pieds nous voilà fin prêts à suivre Michel Plumasseau sur ses terres à Petit-Canal.
« Nos aînés ne consommaient pas beaucoup de viande. Celle-ci était réservée aux dimanches et aux jours fériés. Ils consommaient beaucoup de pois qu’ils cultivaient, stockaient et consommaient tout au long de l’année. » Michel Plumasseau a donc fait le choix de miser sur leurs cultures. Nous observons encore à l’état de jeunes pousses différents pois : d’angole, pois kann, pois savon qui sont prêts à être semés sur son terrain. D’autres sont déjà prêts à être récoltés pour Noël.
Michel Plumasseau est aussi un fin gourmet. Il cuisine tout ce qu’il tire de son jardin. L’un de ses plats fétiches est le riz et pois savon avec du lait de coco. Naturel, évidemment. Son igname, son manioc, il les aime à gros sel, dans une soupe, en brandade ou « avè luil é mori ».
Son exploitation s’étendant sur plusieurs hectares, nous découvrons peu à peu : ignames pakalas, pikyangas, bananes plantains, choux, mais, concombres créoles, gingembre, curcuma, salades batavia ou feuille de chêne, ti concombres, citrons qui cohabitent harmonieusement. D’ailleurs, pour diminuer l’utilisation de pesticides, il n’hésite pas à associer certaines plantes. La coriandre qui attire les pucerons est souvent en lisière de ses parcelles.
Un agriculteur connecté
Michel Plumasseau aime à aller se documenter sur Internet pour connaître les vertus de ce qu’il cultive. Il nous confie : « nous passons à côté de notre vie en Guadeloupe, que nous le voulions ou pas. Tout se trouve dans l’alimentation. Notre comportement, notre métabolisme de la naissance à la mort n’a qu’une base : l’agriculture. (…) Sagesse, violence, viennent de ce que nous consommons ».
Une consommation trop « saisonnière »
L’agriculteur déplore la saisonnalité de la consommation tel que le malanga réservé à Pâques alors qu’il est disponible toute l’année : « nous pouvons faire énormément en Guadeloupe mais le coût de production est élevé (notamment les charges) et il faut que la consommation suive ».
Enfin, concernant l’utilisation d’engrais, Michel Plumasseau répond qu’il pratique une agriculture raisonnée dont le seul conservateur est l’amour.