Une bonne hygiène alimentaire et une activité physique régulière, tels sont deux principes simples à appliquer pour préserver sa santé. En Guadeloupe, la sensibilisation reste cependant indispensable, 57 % des habitants étant en surcharge pondérale, d’où des risques accrus pour eux de maladies chroniques comme le diabète. Focus avec le Dr Florelle Bradamantis, directrice du pôle santé publique de l’Agence régionale de santé.    

Etude après étude, le constat est là : les Guadeloupéens en surcharge pondérale sont de plus en plus nombreux, du fait des changements dans leur alimentation, mais aussi des habitudes de vie au fil des ans. « Selon les résultats de l’enquête Aphyguad, réalisée en 2009, 40 % d’entre nous sommes sédentaires. Auparavant, la population marchait beaucoup pour aller à l’école, par exemple. Cependant, depuis quelques années, nous ne pratiquons pas suffisamment d’activité physique en Guadeloupe, alors que notre archipel est connu comme une terre de champions », explique le Dr Bradamantis.

« Nous avons donc une propension à prendre du poids. Or, en excédent, ce dernier génère des maladies », ajoute le Dr Bradamantis. En effet, la surcharge pondérale fait partie des facteurs de risques reconnus pour le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle et par voie de conséquence l’insuffisance rénale chronique et les accidents vasculaires cérébraux.

Diffusée en février 2017, l’étude « KANNARI : Santé, nutrition et exposition au chlordécone aux Antilles » l’a à nouveau prouvé en chiffres : « plus fréquente chez la femme et augmentant avec l’âge, la prévalence de la surcharge pondérale dans la population adulte guadeloupéenne est élevée : 34 % de surpoids et 23 % d’obésité. Elle l’est encore plus parmi les sujets diabétiques, les hypertendus et ceux pour qui une hypercholestérolémie a été signalée ».

En résumé, « nous sommes de plus en plus en situation de surcharge pondérale, nous bougeons de moins en moins et, en parallèle, nous développons des maladies chroniques qui durent parfois toute la vie, confirme le Dr Bradamantis. La qualité de vie s’en trouve forcément amoindrie. Ensuite, il ne reste plus qu’à s’habituer à vivre avec et à adopter des attitudes plus favorables pour ne pas être plus malade. Mieux vaut agir très tôt en mangeant mieux et ayant  une activité physique régulière ». 

(1) Aphyguag « Activité physique, activités sportives et activités sédentaires des enfants en Guadeloupe », Groupement Régional de Santé Publique, décembre 2009.  

(2) « KANNARI : Santé, nutrition et exposition au chlordécone aux Antilles », Santé publique France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, les Agences Régionales de Santé, les Observatoires régionaux de santé de Guadeloupe et de Martinique, l’Insee, février 2017.

Action collective indispensable

Etablissement public, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Guadeloupe effectue un travail d’information et de prévention d’importance s’inscrivant dans le cadre du Programme Régional Nutrition Santé, basé sur le plan national qui énumère des repères nutritionnels de base à communiquer. Ainsi, l’ARS multiplie les actions pour sensibiliser les habitants concernant les bonnes habitudes à adopter.

Néanmoins, le Dr Bradamantis rappelle : « les institutions, les collectivités, doivent toutes faciliter les choix des habitants, en faisant en sorte qu’ils puissent trouver et acheter facilement des produits locaux de bonne qualité, mais aussi bouger plus en ayant accès à des équipements sportifs collectifs comme les gymnases par exemple, des aires de jeux pour les jeunes ».

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