Le mois d’octobre a rimé avec l’autorisation à rouvrir pour les restaurants en Guadeloupe, dans le cadre du déconfinement progressif mis en œuvre par la préfecture. Cependant, les restaurateurs doivent tous exiger le pass sanitaire à l’entrée de leur établissement, et ce pour toute consommation sur place. Une mesure qui n’a pas manqué de faire réagir.
L’annonce de la réouverture des restaurants de l’archipel en octobre a fait nombre d’heureux, ravis de retrouver leurs adresses favorites ou de pouvoir en découvrir d’autres. Cependant, pour les restaurateurs, elle a été accueillie de manière disparate. En cause : la mesure sur le pass sanitaire obligatoire.
En effet, pour les restaurants – espaces clos et terrasses, « le passe sanitaire est requis dès le premier client depuis le 22 octobre ; les restaurants doivent respecter le protocole suivant : six personnes maximum par table, un mètre entre les chaises et mise en place d’un cahier de rappel », dixit la Préfecture de Guadeloupe.
Le protocole sanitaire, déjà appliqué, n’a suscité aucune controverse. A l’inverse, cette obligation du pass sanitaire a soulevé des contestations, car l’archipel présente, à l’heure où nous écrivons, un taux de couverture vaccinale (au moins une injection) d’environ 43% des personnes de plus de 12 ans. Autrement dit, cette mesure constitue un frein en terme de gain de clientèle. Par ailleurs, le personnel doit aussi être vacciné, ce qui représente une autre embûche pour l’activité de certains établissements.
En colère
Un collectif « Les restaurateurs de Guadeloupe en colère » s’est consitué, afin de « dénoncer l’application et la mise en place de ce Pass sanitaire dans nos établissements avec un si faible nombre de détenteurs de ce pass en Guadeloupe », par la voie d’un communiqué daté du 25 octobre. Autre extrait de ce texte : « Nous demandons simplement le droit de vivre et de travailler dignement en appliquant scrupuleusement le protocole sanitaire afin de veiller à la santé de nos clients et de nos équipes. » Première action forte menée : une manifestation le 28 octobre devant la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, qui a réuni une centaine de partipants.
Cependant, il convient de préciser que suite à ce premier communiqué un autre a été diffusé le jour même, intitulé « Communiqué de certains restaurateurs en colère contre certains restaurateurs en colère contre le pass sanitaire ». Extrait : « Le résultat direct de la suppression du pass c’est une baisse conséquente de la fréquentation de nos îles donc moins de clients pour nos commerces. La suppression du pass sanitaire partout en Guadeloupe c’est aussi augmenter les chances de l’apparition d’une 5ème vague avec tout ce que cela implique à savoir, au pire, une fermeture des commerces, une fermeture de l’île aux touristes voire un énième confinement avec certains restaurateurs qui ne toucheront pas ou peu d’aides. »
En résumé, l’application du pass sanitaire dans les restaurants devrait continuer à faire couler beaucoup d’encre.
Le pass sanitaire, quésaco ?
« Le passe sanitaire consiste en la présentation numérique (via l’application TousAntiCovid) ou papier, d’une preuve sanitaire, parmi les trois suivantes :
- la vaccination, à la condition de disposer d’un schéma vaccinal complet ;
- le résultat négatif d’un test virologique datant de moins de 72 heures (examen de dépistage RT-PCR, test antigénique ou autotest réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé) ;
- le résultat d’un test RT-PCR ou antigénique positif attestant du rétablissement de la Covid-19, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois.
Le document attestant d’une contre-indication médicale à la vaccination peut être présenté à la place des documents précités. » (Source : site de la Préfecture de Guadeloupe)
