Que de chemin parcouru pour le chef Jeff Antus !
Depuis 2011, année de sa participation à Masterchef, célèbre émission culinaire française, le Guadeloupéen a changé de métier, s’est lancé dans la restauration avec succès et réalisé plusieurs de ses rêves. Retour sur le parcours peu commun de cet autodidacte passionné.
J’ai toujours voulu faire de la cuisine. Lorsque j’étais au collège, tous les mercredis après-midi, comme nous n’avions pas école, je faisais des crèpes en secret. Quand ma mère rentrait du travail, elle n’en trouvait pas. Il ne res-tait que l’odeur des oeufs ! (rires) Outre sa gourmandise, Jeff Antus explique sa passion pour le culinaire par son intérêt pour le processus de transformation des aliments. Au départ, tu as de la farine, des oeufs, cela ne ressemble à rien. Et ensuite, tu construis quelque chose de physique. C’est presque magique. Jeff Antus n’ est pas pour autant devenu cuisinier tout de suite. Dans les années 80, ce n’ était pas la profession de rêve pour la famille. C’était plutôt considéré comme une voie de garage. J’ai donc choisi d’être ingénieur dans l’agroalimentaire, afin de rester connecté avec ce que j’aime. Je faisais de la cuisine, mais au niveau industriel.
En 2011, alors qu’il vit dans le Gard, il suit le conseil d’un collègue convaincu de son talent et s’inscrit à l’ émis- sion Masterchef, concours de cuisiniers amateurs à grande audience. Il réussit à faire partie des 21 sélectionnés, ce qui lui apporte la confirmation de son désir d’œuvrer en cuisine. Sa reconversion professionnelle, il la conjugue avec un autre projet, celui de rentrer en Guadeloupe, en 2011. J’ai d’abord opté pour un food truck, Délices du Papillon, installé à Port-Louis, que j’ai tenu avec ma femme Aurélie pendant trois ans. Puis, comme pour moi, la consécration était de posséder un restaurant, nous en avons ouvert un, à Baie-Mahault, en 2014. J’ai beaucoup appris, rencontré du monde, je me suis épanoui. Cependant, après sept années d’ac- tivité, le chef Jeff Antus a envie de changement. En 2021, il ferme son restaurant et lance «Chef à Kaz», son service de chef à domicile qui s’inscritdans un autre projet, bien plus grand.
Je veux croiser les deux expériences majeures de ma vie : la cuisine et l’in- dustriel. A moyen terme, j’aimerais développer une gamme de produits à destination de la restauration : des jambons de poisson pélagique à tran- cher devant les clients, des petites cro- quettes de bananes jaunes, des crous- tillants de poisson, des tapas, etc. Je veux proposer des mets locaux que les gens ne pourront trouver qu’ici.